Vogue des marrons à Lyon : arrêtez de gâcher la fête et rassemblez !

Retrouvez le dernier billet d’humeur de Loic Terrenes, sur le débat autour de l’avenir de la Vogue des marrons à la Croix-Rousse.
 
Au cœur de la Croix-Rousse, l’heure est à la fête. La Vogue des marrons, une tradition séculaire, bat son plein avec les Croix-Roussiens, les visiteurs, les commerçants et les forains. Nos enfants se marrent à coups d’auto-tamponneuses et de pêche aux canards, leurs parents retombent en enfance. Les plus âgés font le constat d’une fête qui a bien changé, au fil des années.
 
Oui, la Vogue des marrons est un fragment de l’histoire et des traditions lyonnaises qui ont traversé les générations, en s’adaptant. Ce patrimoine immatériel a aussi traversé différents quartiers à Lyon et fait partie intégrante de son identité. Il est difficile de nier cette réalité éclairante, à l’aune des débats actuels sur le devenir de cette fête.
 
C’est ce que le maire écologiste du 4e arrondissement – dont la vision étriquée n’est plus à prouver – rejette, voulant une fois de plus gâcher la fête. Mais à trop nier le passé pour construire l’avenir, à confronter la fête et l’écologie au nom de l’impératif climatique, on divise, on sépare, on affaiblit. Et on rêve un peu moins.
 
Comme si le combat climatique ou la promotion de quartiers apaisés consistaient irrémédiablement à effacer nos évènements populaires et festifs. C’est ce que les Écologistes veulent en tout cas imposer, à l’image de ce qu’ils ont fait pour le Tour de France ou lors des Jeux olympiques.
 
Pourtant, on peut végétaliser tout un axe structurant comme celui du boulevard de la Croix-Rousse, laisser davantage de place au piéton et au vélo, sans pour autant effacer l’existence et l’apport des forains du marché et de la Vogue, comme le maire veut le faire.
 
Pourtant, on peut sécuriser un tel évènement sur quelques semaines, en coordonnant le travail des forces de l’ordre – police municipale et police nationale -, avec celui des agents de sécurité privée, financés par les forains. Encore faut-il de la volonté. Le tout, en s’appuyant sur un parc de caméras de vidéosurveillance, ce que la plateau de la Croix-Rousse n’a pas et ce dont le maire d’arrondissement ne veut pas, niant les problèmes de sécurité actuels.
 
Pourtant, une ville à hauteur d’enfants, un thème si cher au maire de Lyon, c’est une ville de rêves et d’imaginaires. Et si la nature doit avoir une place non négligeable dans l’imaginaire urbain, elle ne peut être le seul et unique horizon des jeunes générations.
 
Le fait est que la solution n’est pas dans une vision binaire de la situation, mais dans une position équilibrée, qui prend en compte tous les acteurs de la cité et tous les enjeux : celui de rester un quartier accueillant et rayonnant, de préserver nos traditions et nos fêtes, de garantir la sécurité de chacun, de limiter certaines nuisances, de soutenir nos commerces de proximité ou encore de mieux organiser les mobilités, les placements des manèges et les problématiques de stationnement sur cette période.
 
Pourquoi ne pas avoir mis en place de navettes de bus dédiées ?
Pourquoi ne pas prévoir davantage de collectes des déchets sur cette période ?
Pourquoi compter quasiment exclusivement sur les agents de sécurité privée pour garantir la protection des visiteurs et riverains ?
Pourquoi ne pas penser l’avenir de cette fête avec les forains et les habitants, sans les opposer ?
 
Et surtout, pourquoi tant de désinvolture de la part du maire d’arrondissement qui, en évoquant le positionnement des forains, a déclaré, “parce que leur grand-mère était là, ça leur donne une espèce de droit sur l’espace public” ?
 
Je rappellerai donc à Rémi Zinck que ça n’est pas parce qu’il est maire de cet arrondissement, que cela lui donne une espèce de droit à stigmatiser et à diviser.
Bien au contraire, il faut rassembler.
 
Oui, la Vogue des marrons doit perdurer. Cela ne veut pas dire que cet évènement doit rester figé ; au contraire, nous avons tant à faire collectivement pour réinventer l’esprit de fête, en prenant pleinement en compte les enjeux climatiques, de sécurité et de salubrité.
 
J’appelle donc de mes voeux à ce que Lyon montre la voie, en proposant au monde forain de co-organiser des Assises des arts forains, afin de préserver cette filière, ces traditions et ces moments de joie, à la Croix-Rousse, à Lyon comme partout en France.

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