Résidence sociale Tom Morel (Lyon 1er) : une situation indigne, un silence des élus accablant

Notre association Confluences : Lyon Nous a rencontré cette semaine plusieurs habitantes et habitants de la résidence Tom Morel, propriété de GrandLyon Habitat, dans le 1er arrondissement de Lyon, pour un nouveau temps d’écoute et d’échanges. Le constat est sans appel : l’ensemble des résidents sont excédés et dénoncent une situation de précarité persistante face à laquelle ni GrandLyon Habitat, ni les élus locaux et métropolitains ne semblent vouloir réagir.

Il y a un an déjà, notre association alertait dans un courrier le président de GrandLyon Habitat sur cette situation dramatique. En mars 2025, nous avons co-signé avec les résidents un nouveau courrier d’alerte adressé au président de GrandLyon Habitat, François Thévenieau, à la maire du 1er arrondissement Yasmine Bouagga et au vice-président de la Métropole de Lyon chargé du Logement social, Renaud Payre. Ce courrier est resté sans réponse depuis plus de trois mois.

Un chauffage défaillant… et des charges injustifiées

Depuis plusieurs années, les résidents subissent un chauffage collectif en panne, remplacé par des dispositifs individuels inefficaces, très energivores et coûteux. En parallèle, les factures de charges pour ce chauffage inexistant continuent de tomber, accompagnées de mises en demeure inacceptables.

En 2024, grâce à notre intervention, une locataire avait pu être remboursée de charges indues. Mais aujourd’hui :

  • Elle reçoit à nouveau des factures de régularisation incompréhensibles ;
  • Aucun autre résident n’a été remboursé alors qu’ils vivent la même double peine : froid + facturation injuste.

En janvier 2024, en pleine vague de froid, lorsque nous avions rendu visite à cette locataire, il faisait 14 degrés dans l’ensemble des pièces de son appartement. Le constat est le même chez plusieurs autres résidents et la situation s’est reproduite au cours de l’hiver 2025.

Un immeuble abandonné, des habitants livrés à eux-mêmes

Dans les parties communes, les signes de délabrement sont partout :

  • Fuites d’eau, plafonds effondrés, chêneaux arrachés et trou béant dans le toit toujours pas réparés depuis les intempéries de l’automne 2024 ;
  • Serrures forcées, absence d’extincteurs dans les sous-sols pourtant obligatoires ;
  • Plaques métalliques remplacées par de simples bâches en plastique…

La vie des résidents est clairement mise en danger, sur le plan de la sécurité et de la santé, des plus jeunes, parfois des nouveaux nés, comme des plus âgés. Parce qu’à cela s’ajoutent des cas de moisissures dans certains logements, des fissures sur certains murs, des plafonds délabrés suite à des dégâts des eaux, …

Depuis la fin du financement du poste de gardien à l’été 2023 – un gardien présent quotidiennement jusqu’alors – la situation n’a cessé de se détériorer. Aucun entretien sérieux n’est engagé, et les demandes des habitants restent lettre morte, que ce soit auprès de GrandLyon Habitat ou des élus locaux.

Des charges pour les parties communes continuent d’être prélevées chaque année, sans transparence sur leur contenu. Une résidente, après de longues démarches, a découvert que des frais de gardiennage avaient été facturés pour toute l’année 2023… alors que le gardien a quitté la résidence en août. Autre aberration : plus de 30 € par mois facturés pour l’entretien des escaliers… jamais effectué. Ce sont les locataires eux-mêmes qui nettoient leurs paliers.

Ils ont également été facturés pour le câble, alors même que les résidents de l’immeuble ne s’en servaient plus.

Ci-dessous, quelques photos prises lors de nos rencontres avec les habitants de la résidence, en 2025.

Salle de bain d'un résident
Chambre d'un résident
Toilettes d'un résident
Plafond du hall de l'un des immeubles
Parties communes extérieures
Trou sur le toit suite à des intempéries en 2024

Ce que nous demandons

Nous appelons GrandLyon Habitat et les responsables politiques de l’arrondissement, de la ville et de la Métropole à :

  • Réaliser en urgence tous les travaux de maintenance nécessaires : fermeture du sous-sol, rénovation du toit et des chenaux, présence d’extincteurs viables, accès de tous les résidents aux parties communes extérieures, … ;
  • Remettre en place un système de gardiennage permanent, en lieu et place des prestations de nettoiement quasi-inexistantes ;
  • Revoir la situation de tous les résidents, qu’il s’agisse des charges énergétiques ou des charges liées aux parties communes, complètement opaques et parfois injustifiées ;
  • Mettre fin à la facturation abusive de charges de chauffage lorsqu’il est dysfonctionnel ;
  • Informer l’ensemble des locataires des travaux de court- et de moyen-terme qui pourront être engagés et présenter un calendrier clair de réhabilitation globale de la résidence, incluant une isolation thermique des logements.

L’écart entre les discours de justice sociale portés par la majorité municipale et métropolitaine et la réalité vécue par les résidents de Tom Morel devient insupportable. Le logement social doit rester un levier d’émancipation, pas une source de détresse.

Nous ne laisserons pas tomber ces habitantes et habitants et appelons les autres habitants du 1er arrondissement, les médias et l’ensemble des élus à se saisir de cette situation.

Ci-dessous, le courrier transmis en mars 2025 au président de Grand Lyon Habitat ainsi qu’aux élus concernés, co-signé par plus de 40 résidents. Ce courrier est resté sans réponse.